ACTUALITES 2025 - Romaric LAPORTE, nouvel arrivant dans l'association, nous relate son expédition sur les traces de la Ligne en décembre 2024

France

 

Toulouse

Alpha et Oméga de ce voyage.

 

En lien avec l'Aéropostale, je partage deux éléments qui influencent mon choix de suivre le tracé de la ligne. Je mentionne moins les monuments présents dans la ville pour éviter les approximations et les oublis.

 

La genèse : Une découverte enfantine de l'Aéropostale et de ses machines. Je me souviens avoir été captivé par ces avions découverts dans un livre et que j'avais ensuite reproduits en dessin. Si ma professeure d'art avait vu ce croquis, elle n'aurait jamais cru que j'en étais l'auteur. 

 

La confirmation : Une participation au Marathon des Géants, trois jours avant mon départ, dont le parcours met en valeur Montaudran et ses anciens occupants. A posteriori, je me dis que c'est un peu comme l'Aéropostale, un défi à relever !

 

Je me promets de garder une petite somme pour tenter de dormir au Grand Balcon à mon retour.

  

Je me promets de garder une petite somme pour tenter de dormir au Grand

Balcon à mon retour.


Espagne

Saragosse & Alicante

Je poursuis ma route par étapes, en auto-stop, avant de franchir les Pyrénées par la côte basque et de rejoindre Saragosse.

Je décide de ne pas passer par Barcelone, non pas parce que l'aéroport utilisé n'existe plus ou que Gaudí ne m'inspire que du dégoût, mais simplement parce que mon projet est davantage tourné vers les Antilles, où je dois rejoindre Albane, qui partage ma vie. La route la plus fréquentée vers Gibraltar est celle de la façade atlantique.

 

Après Saragosse, je continue jusqu'à Elche et Alicante, que je prends le temps de visiter sans chercher à me raccrocher à l'histoire de la compagnie. Là encore, mon projet de voyage n'intègre pas l'Aéropostale. La révélation vient à Valence, où je me rends le lendemain pour aider après les inondations.

Valence

À Valence, je me retrouve allégé, avec la perte de mon sac à dos et la fin de mon aventure relationnelle. Si Archimède a déclaré "Eurêka" dans l'eau, je fais de même dans la boue. J'ai trouvé le fil rouge de ce voyage : suivre la trace des pionniers de l'Aéropostale en auto-stop. Je commence à Madrid, après avoir reconstitué quelques affaires, où une amie toulousaine peut m'accueillir.

Je sais également que Valence est une ville-étape de moindre importance pour l'Aéropostale. Mais après quelques recherches, je n'ai pas trouvé d'éléments notables subsistant dans la ville pour témoigner de cette histoire. Je décide donc de poursuivre ma route après avoir profité de l'hospitalité d'un photographe de corrida.

Madrid & Grenade

Rien d'intéressant du point de vue de l'Aéropostale. Je passe au total sept jours dans ces deux villes, grâce à Coline puis Karina, qui m'ont accueillies tour à tour. La route continue, entre banlieusards madrilènes, camion roumain et convoyeur automobile catalan.

Malaga

J’ai déjà eu l'occasion de visiter la ville et le hall d'expositions de l'aéroport lors d'un voyage scolaire avec Florence Bonnevialle, membre de l'association elle aussi. Je décide de reprendre cet itinéraire tout en prenant le temps d'observer le décollage des avions. Je repars ensuite en direction d'Algésiras, où, après plusieurs jours d'attente et d'échanges, j'embarque dans le camion d'un routier d'Agadir et prends le bateau avec lui pour Tanger.

 

MAROC

Tanger

Tanger est pour moi, comme elle l'était pour la compagnie, la porte d'entrée vers le Maroc. Cette ville m'a laissé un souvenir mitigé. Outre le centre, je me suis arrêté à l'aéroport. C'est une zone en pleine expansion, avec de nombreux chantiers en périphérie, témoignant d'une certaine vitalité. Cet aéroport abrite également une stèle rendant hommage aux pionniers, parfaitement conservée.

Casablanca

 

Casablanca est la ville où la mémoire de l'Aéropostale est la plus présente. Dès mes recherches en amont, j’ai ce pressentiment, notamment dans le quartier de l'ancien aéroport d'Anfa. Cette zone est en profonde mutation et devient progressivement un centre d'affaires important, tout en conservant les traces de son passé aéronautique. L'ancien alignement de la piste est aujourd'hui une promenade.

 

Des références directes et symboliques subsistent : la documentation publique du projet mentionne l'Aéropostale comme une étape marquante, au même titre que l'occupation militaire antérieure (Camp Cazes) et civile postérieure (aérogare d'Anfa). Le quartier et le boulevard principal portent même le nom de "l'Aéropostale".

 

Dans le quartier du Petit Poucet et du Rialto, se trouve également le Rond-Point Jean Mermoz.

 

Essaouira - Taghazout - Aéroport d'Agadir - Taroudant - Tafraout - Tiznit

 

Après Casablanca, je continue mon chemin en direction vers le Sud et la région de Souss. Peu de choses à souligner du point de vue de l'Aéropostale, y compris à l'aéroport d'Agadir où peu de choses sont mentionnées sur cette période. Mais peut être suis-je passé à côté de l'immanquable...

 

 

Sidi Fini - Cap Noun - Foued Assaka - Guelmim

Sur tes conseils JC, j'ai décidé de m'engouffrer depuis Sidi Fini sur une piste cabossée reliant Sidi Fini à la RN 1 en longeant la côte. Assis sur la remorque d'un Docker, nous pouvons nous rendre compte de la difficulté de manœuvrer des engins comme ceux de l'aéropostale. La force et le tourbillonnement des vents rendent la conduite terrestre difficile, maritime technique, alors j'ose à peine imaginer aérienne... Nous comprenons aussi toute l'importance de bien savoir communiquer en espagnol ici (notamment à Sidi Ifni), où la présence espagnole se manifeste encore beaucoup par la langue et de nombreux marocains parlent davantage castillan que français (pratique quand on a encore un Darija encore très limité...).

 

A gauche: Mon carrosse sur la piste, un avant-goût des attractions

Tarfaya

 

À Tarfaya, la mémoire de l’Aéropostale plane encore, portée par la figure de Saint-Exupéry. Outre le musée que vous connaissez bien et le petit avion offert par Verrières-le-Buisson, cette présence s’incarne aussi autour du Fort Espagnol.

 

Un échange avec Sadat, président de l’association des Amis de Tarfaya, m’a permis de mieux comprendre l’histoire des lieux et d’identifier les incontournables à visiter. En bon Sahraoui, il connaît ses terres comme sa poche et fait preuve d’une affabilité remarquable. Il m’a confié qu’un émissaire belge, envoyé par son roi, aurait récemment évoqué la possibilité de transformer cette zone en un "Petit Prince Land". Une perspective intrigante, mais sur laquelle je manque de détails.

 

Le Fort Espagnol et les dunes alentours pourraient bien être les futurs piliers de cette attraction. Pour l’heure, je me contente d’explorer et d’observer. Depuis le Fort Espagnol, la vue sur la maison de Saint-Exupéry, perchée sur le Cap Juby, est saisissante. Quant à l’ancienne piste, elle n’offre que peu d’intérêt en cette saison, ensevelie sous le sable.

 

 

Sur l’un des murs, en tamazight, le mot "Amazigh" – Homme Libre – est gravé. Comme l’est Saint-Ex, sans doute.

 

Dès demain, cap vers Villa Cisneros (Dakhla), puis Port-Étienne (Nouadhibou). Brahim, le "boss" de l’hôtel où je loge, me prévient : "Là-bas, les Maures peuvent être de vrais roublards…"

 

A droite: Maison de Saint Exupéry